Se reconvertir professionnellement c’est naturel
Il est naturel d’avoir envie d’évoluer professionnellement, c’est le mouvement de la vie qui est comme cela. Etre vivant, c’est évoluer.
Comme c’est plus courant aujourd’hui, chacun s’autorise davantage à écouter ce type d’envie. Par le passé, c’était davantage censuré socialement, nos besoins de changement étaient laissés sous un épais mouchoir. Certains diront que nous nous écoutons trop aujourd’hui, que nous sommes instables et que nous voulons changer tout le temps sans se laisser le temps de construire une vie professionnelle solide et source d’épanouissement.
Ceux qui disent cela sont sûrement ceux qui rêveraient le plus de changer de vie mais qui n’osent pas…
L’autre réalité c’est qu’il est difficile de savoir à 17 ou 20 ans ce que nous voulons faire. C’est un âge où l’on se cherche et où le cadre familial a un fort impact, notre maturité aussi. Selon les croyances, les injonctions, les exigeances ou les contraintes financières imposées par la famille ou le système scolaire, il est vraiment fréquent de suivre une voie qui convient autour de soi mais pas forcément à soi.
Parfois même nous ne sommes pas si mal que ça : nous démarrons une formation, un métier en étant bien, en appréciant les missions, les relations au travail etc… Simplement au bout d’un moment, nous avons fait le tour, c’est juste ça. C’était un tour de chauffe, une expérience utile, mais elle ne nous motive plus, ne nous permet pas de nous projeter dans l’avenir.
Si vous ressentez cette insatisfaction au fond de vous, c’est précieux de l’écouter sans attendre. La vie est courte, se donner une chance de faire autre chose n’est pas du luxe.
Dans son projet de reconversion professionnelle, il y a vous, vos envies, vos talents, vos aspirations, mais une autre composante moins évoquée, c’est votre territoire de vie.
Sommes-nous tous égaux dans nos chances de réussir sa reconversion professionnelle selon la région dans laquelle on habite ?
Adéquation des métiers d’ici avec vos talents
A-t-on besoin de vous là où vous habitez ?
Prenons l’exemple du Morbihan, un territoire qui a de multiples atouts bien sûr : à la fois des usines d’agroalimentaires, des cités balnéaires, des villes commerçantes dynamiques, des espaces pour l’agriculture, une vitalité autour du nautisme, des services publics présents (écoles, hôpitaux…) etc…
Seulement si vous avez envie de faire de la logistique aérienne, c’est plus compliqué, avocat d’affaires aussi, directrice marketing, community manager, guide touristique, chauffeur de tram, mannequin, attachée de presse, manager dans une grande entreprise etc… les places seront inexistantes ou plus rares que dans les métropoles françaises plus importantes.
Au delà de trouver un job qui vous plaît, dans les ressources humaines par exemple, c’est la possibilité d’avoir des promotions et d’évoluer socialement qui peut se trouver freinée.
Il convient alors de s’interroger intimement sur l’endroit où vous vous sentez bien, là où vous voulez vivre et de rebattre les cartes à la lumière de ce que le territoire choisi peut vous offrir ou de ce qui peut y être inventé.
Dans la recherche de son Ikigaï, nous travaillons autant sur ce que vous aimez, sur vos talents que sur l’opportunité réelle de vivre de votre savoir-faire et de vos compétences. Selon ce qui se vit pour vous, soit les compétences sont particulières et trouver le territoire adapté devient l’enjeu, soit vos compétences sont transversales et votre cadre de vie essentiel et l’enjeu sera alors d’inventer ou de creuser quels types d’activités peut correspondre.
Du rêve à la réalité… c’est essentiel pour s’épanouir pour de vrai, pas juste en théorie.
Etes-vous mobile géographiquement pour votre travail ?
Allez voir là-bas si vous y êtes ?
Mieux se connaître, c’est savoir quelles sont vos forces (vos qualités personnelles, votre personnalité, votre vécu), vos points d’appui (les compétences aquises, l’expérience professionnelle, l’ambition) pour définir un projet professionnel qui sera suffisamment rassurant et motivant pour vivre agréablement, avec du flow même !
Et si pour faire le métier qui vous fait vibrer, il fallait bouger ?
Cette question peut bousculer, irriter, comme émerveiller.
La réponse peut mettre du temps à émerger, comme répondre à un besoin fondamental inavoué : voyager, voir du pays, découvrir, rompre avec ce que nous connaissons.
Par un jeu de questionnement, vous saurez si c’est une opportunité réelle pour vous de changer de cadre, de régions, de pays ou même de continent.
Ce sont des questions qui se sont souvent déjà posées dans votre enfance, un voyage intérieur et dans le temps peut s’avérer éclairant !
Si bouger est une envie mais vous fait peur, du temps sera à consacrer à identifier les peurs, les croyances qui se jouent mais aussi les ressources dont vous bénéficiez pour dépasser ces freins.
Il est bien souvent judicieux de s’offrir un stage ou un petit séjour là où cela pourrait se passer, pour ne pas rester écartelé entre l’envie de partir et ses peurs. En se donnant la possibilité de ressentir ce qui se passe en nous quand nous sommes dans la place : la conclusion sera claire.
Par exemple si vous rêvez de gérer un grand musée, allez là où cela se passe, à Paris pourquoi pas, pour un stage (via France travail par exemple) ou une simple visite, mais postez-vous là le temps qui vous convient. Vivez dans le musée et autour du musée, humez ce qui se passe là où vous seriez susceptible de vivre.
Votre corps, votre tête, votre coeur sauront si cela éveille quelque chose en vous.
Si une partie de vous a envie…
Bien sûr une autre partie de vous peut avoir peur, la peau n’est pas contre vous, elle vous invite à être dans l’attention, dans la sécurisation, mais elle n’empêche rien, elle n’empêche pas la vie, elle n’empêche par votre chemin de s’écrire.
La peur est bien souvent à la hauteur de la joie que votre choix peut vous procurer.
Opportunité de forcer votre destin professionnel
Si par contre il n’y a rien à faire… vous êtes déjà là où vous rêvez de vivre, là où vos yeux s’émerveillent encore aujourd’hui même après des années de vie sur place.
Si vous avez votre région dans le sang, c’est qu’une place y est possible pour vous.
Ce sujet est d’autant plus fort dans des régions comme la Bretagne. Le morbihan ou les autres départements sont des territoires attractifs, avec une histoire, un patrimoine, une identité régionale forte, des paysages magnifiques et la MER !
Je connais bien ce sentiment d’être breton ! ou de se sentir breton, d’AIMER ce lieu, de ne pas imaginer vivre ailleurs, même si on découvre d’autres lieux de temps en temps, toujours se dire en rentrant, qu’est-ce que je suis bien ICI.
Alors comment faire si le territoire n’est pas une option, si vivre ici fait partie de notre IKIGAÏ, de ce qui nous rend heureux ?
Réaliser un bilan de compétences, découvrir son IKIGAÏ sera alors axé sur inventer l’activité qui nous permettra de vivre ici. Certains vont se lancer à leur compte parce qu’aucune grande entreprise ne pourra les accueillir, d’autres vont miser sur Internet pour partager un savoir-faire avec des clients plus nombreux ailleurs, d’autres encore vont convaincre des patrons d’embaucher un profil plus international pour développer l’export par exemple dans leur entreprise, d’autres vont devenir formateur plutôt que technicien si le métier n’est pas suffisamment présent sur place et vont trouver que c’est vraiment ce qui leur fallait !
Ce processus de reconversion professionnelle est aussi une occasion de renforcer sa confiance en soi, de débusquer les freins que nous nous sommes mis, de stimuler notre créativité (notre capacité à trouver des solutions) et de passer à l’action en testant, en essayant, en apprenant dans le concret des choses (échanges avec des professionnels, petits stages en entreprise…)
Si vous êtes là, ici et maintenant c’est qu’une place est pour vous. C’est une croyance mais bénéfique…
Vous êtes utile à quelque chose comme vous êtes, avec vos spécifités.
Alors vous êtes plutôt je m’installe ici ou je rêve de partir ici ou là ?